Les belles histoires, les étudiants engagés dans l’association Prépa’Rémois en ont beaucoup à raconter. Celle d’une jeune fille qui rencontre une avocate lors d’un atelier, et qui décide de faire des études de droit. Une autre qui devient institutrice et écrivaine. Ceux qui décrochent les concours aux écoles de commerce. Tous ceux qui prennent la parole devant un parterre de chefs d’établissements et de camarades, qui font de l’humour, qui s’expriment, qui s’affirment… Evident ? Pas tant que ça pour des jeunes qui grandissent dans les zones rurales. « Ce sont des beaux parcours au regard du manque d’ouverture culturelle, du manque d’esprit critique, de l’enclave naturelle dans lesquels ils vivent, explique Romane Allain, étudiante à NEOMA et présidente de l’association. On sous-estime les freins et les obstacles invisibles qu’ils se mettent eux-mêmes. » « La prépa est un moment intense, ajoute Lola Habreau, l’ancienne présidente, et certains n’ont pas le soutien de la famille. Il y a beaucoup d’abandons ».
Ainsi les actions des Cordées ont-elles un impact réel et mesurable. Une grande satisfaction pour tous ceux qui s’y engagent. « C’est très concret, reprend la présidente. On peut les accompagner, du collège jusqu’au post-bac. On les côtoie plusieurs fois par mois, on les connait bien, on partage des moments importants avec eux. Et on voit vite que ce que l’on fait les aide ». « Si on a la chance de travailler deux ans dans l’association, on peut avoir une vision globale du bénéfice des Cordées sur les jeunes, confirme Ambre Damilleville, tutrice au pôle handicap l’an dernier, et ancienne responsable communication de Prépa’Rémois. On les voit évoluer, et c’est impressionnant. C’est pour tout ce plaisir incroyable que j’ai voulu rejoindre l’équipe, et que j’ai voulu m’investir une année supplémentaire ». Pour les étudiants, c’est aussi une manière d’agir sur un enjeu de société qui leur semble fondamental, et qui semble les dépasser, l’égalité des chances.
Ainsi sur l’année 2021-2022, ce sont près de 500 collégiens, lycées, élèves de classes prépa ECT*, jeunes en situation de handicap (via le programme PHARES) qui ont été accompagnés. Entre l’association rouennaise, Envie D’Sup, et l’association rémoise, Prépa’Rémois, NEOMA compte quelque 200 étudiants tuteurs. Ceux-là se rendent dans les établissements situés en dans les quartiers défavorisés, urbains ou ruraux, pour échanger avec leurs tuteurés. Dans ces ateliers, il est beaucoup question d’actualités et de culture générale. Histoire d’éveiller la curiosité de tous. Mais aussi de méthodologie et de concours. « En travaillant dans l’association, on s’aperçoit qu’il y a énormément de mesures en faveur de l’égalité des chances, constatent en chœur Lola, Ambre et Romane. Et comme nous participons aux réunions avec le rectorat, nous leur remontons ce qui se passe sur le terrain, nous leur disons ce qui marche, ce qui ne marche pas, et nous améliorons le dispositif ». Une satisfaction supplémentaire pour ces étudiants engagés.